«LA première fois, j'ai pris une grosse claque. » Ne cherchez pas une empreinte de doigts sur la joue d'Yvan Baudoin. L'artiste de Dannemoine s'exprime ainsi quand il évoque sa première rencontre avec les œuvres de la Sénonaise, Maïa Castang. « Je n'avais jamais vu ça, continue le sculpteur. Je découvrais quelque chose dont j'ignorais l'existence. » Avec l'exposition en place à l'Espace Bouchez depuis le 12 février, les deux artistes, complémentaires et complices, se retrouvent.
« On se connaît depuis longtemps, une dizaine d'années, indique Maïa Castang. C'est une vieille amitié qui a débuté avec les Artistes Contemporains Icaunais. » « J'étais responsable du site de Tonnerre et elle de celui de Sens », continue Yvan Baudoin. Lors du vernissage, samedi soir, un public nombreux a pu découvrir les œuvres de Maïa, visages de femmes au regard profond. « Je mets l'humain au niveau du sacré. C'est une mise en icône de l'homme et plus spécialement de la femme, qui mérite d'être de temps en temps déifiée.

Ce qui rend le personnage sacré, c'est la différence entre le visage mat et l'environnement brillant. Ce sont des femmes qui savent où elles vont. Des femmes qui savent dire non. » « Toutes ces femmes deviennent des princesses, souligne pour sa part le sculpteur. Elle anoblit le sujet qu'elle traite. C'est un hymne à la femme et à son mystère. Elle a une joie de vivre qui emmène les gens. »

Quant aux œuvres d'Yvan Baudoin, Maïa évoque « l'humanité dans son petit Ubu sculpté. C'est de la poésie et de la drôlerie. Il sait mettre du tendre dans du dur, rendre une pierre froide, chaleureuse. Regardez ces sièges sculptés. Il a pensé à mettre une petite chauffeuse en dessous ! C'est une preuve d'amour de l'humain, non ? »